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3. Tout à toi, mon toit (premier couplet).


24 - 28 Octobre et 26 - 30 Décembre de l'an 01.


Nous savions, à la vision de l'amour que portait ce vieux lierre pour la promenade à travers tuiles, qu'il était urgent d'aller faire un tour sur les toits de la Möche. Quatre toits, à hauteurs, pentes et tuiles différentes, se partagent le rôle d'abritant, ce qui, soit dit en passant, tend à contredire le sobriquet que nous avons donné à ce lieu.

Mais ce sont autant de jonctions délicates à surveiller, de gouttières à défeuiller, de solins (solautre, à choisir !) à entretenir. Actes de bravoure visiblement devenus rares chez nos contemporains.


Certains möches plus voltigeurs que d'autres sont alors allés faire un tour sur la tour et sur le reste, revenant de cette virée avec un bilan que l'on aurait aimé plus jovial :

Une couverture à refaire urgemment (celle presque devenue toiture végétalisée) ; une à rafistoler puisque l'eau (et son amie la gravité) nous prouvait à chaque averse, sur le sol de cette dépendance, l'intérêt de cette intervention ; une charpente en pointe de diamant à refaire (malgré la récente réfection du voligeage ! (1) ), et la dernière à rendre de nouveau digne, puisque les quelques tuiles qui n'ont pas encore glissé restent posées là, sur une tôle aussi ondulée qu'amiantée...


Commencer par l'urgence semblait ainsi raisonnable afin de ne pas s'éparpiller, et de moins serpiller.


Chapitre 1. L'Automne...

...S'offrait à nous dans son été indien à rallonge devenu hélas habituel. Ceci dit, ce n'était pas pour nous déplaire. Qui eut cru que nous puissions charpenter fin Octobre en tenues légères ?

Et c'était parti pour les deux premières missions, accompagnés de nos deux intervenantes charpentière et cordiste (2), aussi pimpantes que les pièces de bois dégottées dans une scierie du coin.

La suite ne sera que lab(onnehum)eur.

Dans l'ordre alors. Déposer les tuiles canal. À coups de lancés, de toit en toit jusqu'à la terre ferme, les trier et les ranger (sait on jamais, une bordure en tuile est si vite bienvenue dans un jardin). Ôter les voliges abimées (un comble pour quelques choses au-dessus de nos têtes me direz-vous !). Repérer et remplacer les chevrons malades. Combler les trous des voliges. Poser le pare-pluie. Le fixer par tasseaux...

En bref, de quoi occuper les plus braves pendant 5 belles journées.

Le chantier de ce toit s'achevait là, l'équipée non mécontente de l'avoir mis à l'abri des intempéries pour quelques mois, le temps de revenir le couvrir.

Pendant ce temps sur le second toit, l'ancien conduit de cheminée, responsable des infiltrations, a été renforcé et les débords de toiture abimés ne le sont désormais plus. Rendez vous dans 15 ans !


Chapitre 2. L'Hiver.

Restait alors le plus coton : trouver des tuiles et habiller le toit refait à neuf !

La seconde session s'annonçait on ne peut plus intense ! Et elle.

Les tuiles d'occasion repérées, nous revenions de l'Ain et de Lyon la camionnette, gentiment mise à notre disposition par son conducteur tout aussi gentiment présent, pleine à ras bord. Sans défaillance particulière malgré la performance notable du véhicule, la première journée s'achevait. Or, le plus délicat nous attendait, puisque le liteaunage, étape lors de laquelle la minutie exigée lors de la mise en œuvre est en rapport étroit avec l'aisance de la pose des tuiles qui viendront dessus, débutait (3). Et pour pimenter le tout, et que, chers lecteurs, vous compreniez la prouesse qui se dessine sous vos yeux, absolument aucune arête de ce toit n'est perpendiculaire à une autre, faisant alors aussi de "l'atelier découpe" un poste à très haute responsabilité.

Pendant que la pose des tuiles avançait, les tâches parallèles ne désemplissaient pas : Dépose des gouttières usagées, habillage des bords de toit en bois, pose des gouttières neuves, pose puis maçonnage des solins, façonnage des zingueries sous la fenêtre. Ce chantier aurait fait un très complet cas d'école (4) !

Mais point le temps pour la pédagogie dans cette histoire, car le 31 Décembre, soir duquel nous avions inconsciemment décidé d'inviter quelques dizaines de convives, approchait suffisamment rapidement pour que la pression devienne palpable (et elle continua de l'être toute la soirée d'ailleurs).

Il était fiesta moins le quart quand le chantier s'acheva enfin.

Rendez vous dans 15 minutes !!


Sur ce coup là encore, on n'a pas fait les fantoches, pour que vive la Möche !



(1) À enseigner dans toutes les écoles de bricolages : lorsque votre charpente est foutue et que les tuiles font la gueule, refaites solidement la couche de bois entre les deux, ça tiendra encore un peu...

(2) Même si la corde a été plus ou moins délaissée au fil du chantier, sa présence, au vu de l'aplomb présent sous ce toit, nous semblait, de prime abord, un prérequis à tout mouvement.

(3) Et calculer précisément le bon entraxe des tuiles Omega 13 demande une bonne dose de vitamines !

(4) Ce qui n'est d'ailleurs pas la place d'Helmut dans sa fratrie... (et merde, on dirait une définition de verbicruciste sur le déclin).


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