6. Love You So Möche 2024.

11-13 Juillet de l'an 02.

Quelle aventure !

Et dire qu'un mois avant l'ouverture du portail au grand public, la terrasse principale n'avait plus de garde-corps, des lames de bois moisies se jouaient de l'élasticité des ligaments des chevilles visiteuses, le mur en pierres sèches du R-2 s'achevait dans sa partie occidentale par un éboulis, l'étage bas de la tourelle n'était qu'un débarras, et le R-4 avait encore un profil de piste bleue pour l'hiver prochain.

Et dire que, précisément, ces espaces étaient destinés à accueillir les quatre jours de festivités en terrasses que l'on organisait...

Eh ! Dire tout ça nous rappelle surtout qu'il nous aura fallu des coudes bien huilés et des bénévoles bien normands pour venir à bout, et à temps, de toutes ces entreprises. Mais c'est bien à l'heure que le portail s'ouvrit. Une scène prêtée par la mairie avait pris place dans la vieille ruine de l'entrée, un bar sur mesure invitait les Cücü (1) à s'approcher du pied de la tourelle, des transats leur conseillaient de poursuivre la descente jusqu'à l'ombre du magnolia, et une artiste peintre (2) à la tâche sur un mur du R-4 leur confiait au creux de l'oreille qu'ils pouvaient venir la déranger.

Le programme était aussi dense que varié (3). Nous voulions essayer des choses, voir si le scottish (4) se dansait bien sur une terrasse rafistolée, si un magnolia faisait suffisamment d'ombre à des conteuses (5), si les enfants du quartier oseraient venir aux ateliers créatifs, si un spectacle de clownes (6), si une conférence (7), si un banquet, si du cinoche, si avec des "Et si...?" on faisait des merveilles...

Bref, nous voulions voir si des humains étaient tout simplement partants pour que l'on tente de les émouvoir.

Ça, c'était sur le papier.

D'ailleurs, sur ce dernier, on avait aussi écrit "s'il ne pleut pas !" à côté de chaque activité. Et ce n'est pas qu'il n'a pas plu, non non. Mais les gouttes, qui nous ont vu miraculeusement passer entre elles comme un fondeur entre les portes d'un super G, s'activaient néanmoins, et avec une remarquable ponctualité, à déloger du bar les plus joyeux visiteurs lorsque la nuit était plus qu'installée.

Une veine que ces nocturnes humains n'apprécient définitivement pas beaucoup l'eau.

Et vous savez quoi ? Le papier avait raison (8) !

Le programme a tenu bon, attirant, accueillant et réjouissant presque 400 visites de Cücü.

On y a dansé, on y a ri, joué, chanté, créé. On y a réfléchi, encore ri. On s'y est délecté, reposé, enthousiasmé. Bref, on s'y est plu.

Des êtres ont découvert le lieu. Y sont même revenus les jours d'après et depuis.

Des grands, des petits. Des timides, des extravertis. Tous déguisés lors de la dernière nuit.

Ce n'était pas rien, vous l'aurez compris.

Il faut dire que pas moins de 25 bénévoles ont permis à tout cela de prendre vie.

Vous n'imaginez pas à quel point La Möche les remercie.

Alors oui. Quelle aventure !!

Mais nous remettrons ça. Pour sûr.

(1) Nom affectueusement donné aux Cürieuses et Cürieux : les visiteurs de La Möche, administrativement nommée L'Hôtel des Curieux.

(2) Cécile Jaillard, de son nom. www.cecilejaillard.com

(3) La preuve !! https://curioche.wixsite.com/loveyousomoche

(4) Divinement joué par le Duo Vertygo : https://vertygo.fr

(5) De l'association Passeurs de mots : https://passeursdemots.fr

(6) Vibrons mes sœurs de Ficelle et Compagnie : https://ficelleetcompagnie.jimdoweb.com

(7) De l'architecte Mathias Rollot : https://mathiasrollot.work

(8) Un papier buveur, sans doute...