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4. Qu'au milieu poussent les iris.

Fil rouge paysager de l'an 01. Ou une brève histoire de l'humanité.



Parfois, ça merde. Salement.


Pas vraiment nous, modestes möches qui avons plutôt tendance à user de la guibole que du suve climatisé.


Non, je parle plutôt de l'humain, dans sa masse moutonneuse.

Il a clairement merdé. Y'a eu un raté dans sa carrière, un pas un peu trop de côté, pour un de ces projets sans grand intérêt artistique mais que les épinards encouragent fortement pour se faire beurrer.


Pour la faire courte.

Sans doute que tout se passait à peu près bien pour l'humanité (bon, on se foutait toujours un peu méchamment sur la gueule tous les deux ou trois siècles, mais globalement, on trimait dans les champs, et, de temps à autres, on s'avinait un peu plus qu'au quotidien en chantant des trucs qui font danser), jusqu'à ce que certains de nos aïeuls décident de produire, industriellement, donc en quantité démesurée, des objets, de les vendre jusqu'à nos portes, pendant des décennies, sans même prévoir, SANS MÊME PRÉVOIR, de quoi les réparer, les recycler, au pire les stocker quelque part s'il arrivait qu'ils ne fonctionnent plus.

Alors, évidemment, des générations entières et successives ont acheté, à gogo, des gadgets, des trucs encombrants et pas toujours utiles, faits de ferrailles, de plastiques, et autres polymerdes.

Et puis ces choses, comme elles étaient de plus en plus vite faites, se sont fatalement encore plus vite abîmées, tordues, cassées, ont pourris sans que l'on sache instinctivement leur redonner vie.

Or ! Or. Or, et c'est là où cette histoire quelque peu synthétique, je vous le concède, rejoint le thème de cet article, se trouvaient alors, non loin des humains, un truc qui leur était devenu complètement inutile puisque les supermarchés l'avaient remplacé dans sa mission nourricière : un jardin.


Et un jardin, bah nous, vous savez quoi, à la Möche, on en a un. Et il ne date pas d'hier, visiblement !! On le sait parce que c'est lui qui nous a raconté tout ça !


Pour dire. Il semblerait que nos prédécesseurs, qu'il ne serait pas trop déconnant d'appeler "les hideux" (1), aient allègrement participé à ce joyeux laisser-aller éthico-ovin. Des choses abîmées, on peut vous dire qu'il y en a eu de jetées sur nos terrasses (2) ! Et puis, parfois, semble t il, à la longue sans doute, comme tout cela prenait un peu trop de place, parce que "dis donc, des trucs et des bidules, qu'est ce qu'on en a acheté Chéri cette année encore !!" (3), et comme le pétrole était si serviable dans nos vies, bah on a brûlé les machins avec. Et puis on a entassé les cendres sur le reste des trucs qu'on a jeté les années précédentes, en se disant bien que la végétation nous cacherait tout ça bien vite.

Et elle.


Parce qu'il faut qu'on vous dise un autre truc. Qu'est-ce qu'elle pousse vite la végétation dans ce jardin ! En soi, nous bénissons ce constat, surtout si la végétation sus-dite était composée d'arbres fruitiers, d'arbustes parfumés, et autres fleurs sauvages. Mais hélas non, à l'instar des chiens qui n'arrivent toujours pas à faire des chats, les terres polluées ne font pas des vergers. Alors, pour couronner le tout, il a fallu que des plantes invasives atterrissent là et fassent divinement bien leur boulot.

L'ailante glanduleux, vous connaissez ? On vous en a touché un mot dans le premier chapitre de ce blaugue. Bah, l'est pas lente du tout à sortir de terre cette espèce d'espèce !!

D'ordinaire, son quotidien, c'est le béton, ce goût subtil de calcaire calciné laissant en bouche, et ce pour plusieurs siècles, l'âpreté d'une canicule estivale sur un boulodrome. Alors, vous imaginez bien que sur un terreux coteau penché plein Sud et surplombant une rivière, pour elle, c'est de la villégiature.

C'est simple, elle nous fait passer l'acacia pour une fragile plantounette à sa mèmère !

Et vous saviez, vous, que si vous coupez un ailante sans enlever sa souche, il repart de plus belle, et en bien plus grand nombre ?! Nos hideux, non ! Nous, désormais, si.

Alors, depuis cette verte découverte, comme de sages étiopathes que nous sommes, on s'attaque aux racines du problème (4).


Le fil rouge paysager de l'an 02 est tout trouvé...


Mais heureusement, de tout ça, comme pour nous dire que rien n'est jamais perdu, on ne se doute pas qu'au milieu poussent des iris, esquivant les coups de pioches...

Pour que vive la Möche.




(1) Nous auto-affublant du nom de möches, permettez nous, dans un élan de lucidité comparative, de les nommer ainsi.

(2) Au casting de cet épisode, dans le désordre (forcément) et pour les rôles principaux : Des piles. Des fenêtres en miettes. Une sandale. Du polystyrène. Une gâche de serrure. Un réchaud. De la laine de verre presque brûlée. Des boîtes de conserves. Des outils rouillés dénués de leur manche. De la laine de verre pas brûlée. Un cadre de vélo. Jésus en statue mais en morceaux. Des couverts. Des tubes en PVC troués. Des tiges d'acier tordues. Des baballes pour toutou déchiquetées...

(3) On se demande d'ailleurs si il n'y a pas un accointement sémantique entre "acheté" et "à j'ter" !

(4) Un duo de jardinier a d'ailleurs été créé pour l'occasion et se produit fréquemment à la Möche : les bien nommés Alain Désouchon et Laurent Voulscie...

(vous savez, il y a forcément des raisons pour que les choses soient cantonnées au bas de page...)

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